La cessation d’activité est un moyen de fermer sa société lorsque celle-ci n’est pas en cessation des paiements.
La cessation d’activité définit l’arrêt total et définitif de l’activité exercée par une entreprise. Cette dernière suspend ses opérations économiques :
La cessation d’activité est réalisée de manière amiable. Il s’agit d’une dissolution volontaire. Trois étapes rythment cette démarche :
Pour la fermeture d'une société, la démarche de dissolution débute par la rédaction d’un procès verbal.
Les associés se réunissent en Assemblée générale pour prendre la décision de dissolution de la société. Elle est consignée dans le procès verbal de dissolution. Il est essentiel de réaliser les démarches dans les trente jours suivant la décision de dissolution.
La société entre donc dans une procédure de liquidation. La personnalité morale de l’entreprise perdure pendant toute la procédure de liquidation. Lorsque la structure continue son activité commerciale, l’établissement des comptes est maintenu. La responsabilité du liquidateur est engagée est dans l’arrêt des comptes.
Lors de l’assemblée générale des associés, un liquidateur amiable est désigné dans le procès verbal de dissolution. Quel est le rôle du liquidateur ? Il est chargé de vendre les actifs de la société et de payer ses dettes. L’ordre de priorité du paiement des créanciers est déterminé par la législation.
Lorsqu’il reste des actifs après le remboursement des dettes, ceux-ci sont distribués entre les associés ou les actionnaires, en fonction de la forme juridique de l’entreprise. Dans les six mois suivant la nomination du liquidateur, les associés de l’entreprise sont convoqués pour bénéficier d’un point sur le déroulement de la procédure.
Après la rédaction du procès verbal, le liquidateur réalise la diffusion d’un avis de publicité au sein d’un journal d’annonces légales (JAL). L’avis contient toutes les informations relatives aux opérations de liquidation de la société. Par cette voie, le public est informé de la décision de dissolution de l’entreprise.
Le liquidateur conçoit le dossier de dissolution comprenant :
Le règlement des frais est nécessaire à cette étape. Puis le dossier est transmis au greffe du tribunal de commerce. Les démarches sont à réaliser en ligne auprès du Guichet unique, sur le site Internet de l’INPI.
La liquidation d’une société se déroule en plusieurs étapes :
Le liquidateur constate que tous les contrats dans lesquels était engagée la société sont honorés ou suspendus. Les actifs sont comptés et les passifs sont apurés.
Le liquidateur établit les comptes de liquidation de la société. L’ensemble des actifs apparaissent comme cédés et les passifs comme soldés. Les comptes de liquidation intègrent les provisions et les frais de liquidation restant à couvrir. La date d’arrêté des comptes de liquidation correspond à la date de clôture de la liquidation.
Le résultat de liquidation apparaît sur les comptes de liquidation. Il se présente sous la forme :
Le résultat fait l’objet d’un partage ou d’une imputation entre les associés en fonction de leur participation au capital social de l’entreprise.
Le liquidateur rédige un rapport de liquidation qu’il devra présenter lors de l’assemblée générale. Il récapitule le déroulement des affaires de la société tout au long de la procédure de liquidation : opérations de cession des actifs, apurement des passifs, résultat de liquidation, remboursement du capital social.
Le liquidateur convoque les actionnaires ou les associés lors d’une dernière assemblée générale. Ceux-ci valident les opérations de liquidation inscrites dans le rapport. En amont, ce document est transmis aux associés / actionnaires avec la convocation à l’assemblée générale pour qu’ils puissent en prendre connaissance.
Lors de l’assemblée générale, les associés approuvent donc les comptes de liquidation. Ils donnent quitus au liquidateur concernant sa gestion des opérations de liquidation.
Le procès verbal de liquidation approuvant les comptes de liquidation est à déposer auprès du Service des impôts des entreprises (SIE) dont dépend la société. Si un boni de liquidation est inclus dans le résultat, une fiscalité s’applique. Le boni est soumis à un droit de partage de 2,5 %. Il est supporté par les associés ou les actionnaires selon le montant de leur participation au capital social de la société.
Les formalités de liquidation impliquent la publication d’une annonce légale dans un journal officiel. Le public est ainsi informé de la clôture de la période de liquidation de l’entreprise.
Le dossier de clôture de liquidation inclut les documents suivants :
Suivant la date de cessation d’activité, le liquidateur établit la liasse de cessation d’activité dans un délai de 60 jours. Une dernière déclaration de TVA est à transmettre :
Le tribunal de commerce procède à la radiation de la société au sein du Registre du commerce et sociétés (RCS). D’un point de vue juridique, la société n’a plus d’existence légale. Elle n’a plus aucun droit ni responsabilité.
L’administration peut imposer la radiation d’une société en fonction de certaines situations. Lorsque le greffe est notifié de la dissolution d’une société, la radiation est automatique au bout de trois ans. La période peut être prorogée si une demande spécifique est émise par le liquidateur.
La radiation est effective quand l’entreprise fait l’objet d’une mise en faillite. En cas d’insuffisance d’actifs au cours de la procédure de liquidation judiciaire, la radiation est prononcée. D’autres cas de radiations automatiques existent :
La cessation d’activité d’un micro-entrepreneur suit une procédure différente des sociétés classiques.
La première étape de déclaration de cessation d’activité pour un micro-entrepreneur consiste à réaliser une formalité en ligne auprès du Guichet unique des entreprises. Elle est à accomplir dans les 30 jours suivants la fin de son activité. Il doit réaliser la déclaration de son chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement jusqu’à la cessation totale de son activité. Le prélèvement des cotisations sociales est ainsi assuré.
La déclaration auprès du Guichet unique entraîne la radiation de l’auto-entreprise sur les registres suivants :
Il est important de rappeler que lors de la cessation d’activité de la micro-entreprise, le patrimoine professionnel et le patrimoine personnel sont communs.
La procédure de cessation d’activité pour un micro-entrepreneur est gratuite. Il doit simplement s’acquitter de la TVA et de la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour la période de l’année où il a exercé son activité.
La cessation d’activité d’une entreprise se déploie en trois actes : la dissolution, la liquidation et la radiation. Le liquidateur amiable est chargé de piloter l’ensemble de ces phases jusqu’à la fermeture définitive de la société.