Action Startups 2018 est un programme gouvernemental crée pour soutenir la croissance de ces jeunes structures innovantes, constituant l’un des moteurs les plus prometteurs pour notre économie. Le constat d’un attrait massif des français envers cette nouvelle forme de travail et la réinvention de nombreux métiers grâce au numérique a poussé le gouvernement à s’emparer de ce sujet.
Cet écosystème particulièrement innovant atteint aujourd’hui une forme de maturité, c’est pourquoi chercher à favoriser leurs conditions d’exercice est apparu comme fondamental.
Action Startups 2018 est le fruit d’une vaste consultation réunissant tous les acteurs du monde des startups durant plusieurs mois au cours de 15 tables rondes et ateliers de réflexion.
Faire émerger de nouvelles idées, des pistes de transformations et répondre aux besoins des entrepreneurs est le coeur de l’action gouvernementale. Près de 1 300 questionnaires en ligne remplis par des startuppers ont permis d’identifier plus d’une centaine de constats, auxquels des réponses concrètes ont été apportées.
Plus de 200 entretiens individuels ont été organisés avec des membres du gouvernement et aux côtés de 30 partenaires chargés de faire remonter les propositions des français.
Alors que les startups ont besoin de souplesse et d’agilité pour adapter leur modèle économique et répondre aux attentes du marché, les contraintes administratives et l’absence de clarté des normes juridiques sont apparues comme des points difficiles à maitriser pour les entrepreneurs.
Dès le mois de juin 2018, le gouvernement mettra en place un réseau de « correspondants start-ups-innovation » dans chaque ministère, afin de permettre une mise en relation rapide avec des interlocuteurs dédiés et spécialisés.
Mounir Mahjoubi souhaite aussi promouvoir l’expérimentation de nouveaux projets au travers du réseau France Expérimentation, qui permet à toute startup de demander le droit de contourner un règlement ou une loi lorsqu’elle ambitionne de créer un nouveau modèle économique ou pour développer un produit.
Naturellement, améliorer le quotidien des startups ne peut réellement prendre forme sans un allégement des contraintes administratives et financières qu’elles sont susceptibles de rencontrer, surtout en période d’hyper-croissance.
La loi PACTE (qui sera examinée au Parlement à la fin du mois de juin), prévoira que seules les entreprises ayant atteint ou dépassé les seuils sociaux de 11, 20 et 50 salariés pendant au moins 5 années consécutives devront appliquer les mesures prévues par la loi.
La priorité sera donnée à l’accompagnement du financement des start-ups, surtout pendant leurs périodes de croissance.
Le gouvernement compte pour cela sur le soutien de la Banque Publique d’Investissements qui pourrait développer une offre de « venture loans » pour favoriser les levées de fonds importantes.
Elle souhaite aussi accompagner l’essor des Initial Coin Offerings (ICO) en favorisant les entreprises émettrices de jetons protégeant les épargnants.
L’État veut également se placer directement en position d’acheteur pour favoriser la croissance des startups. Il souhaite adapter les procédures pour les jeunes entreprises, ce qui permettra sans doute de favoriser l’essor de solutions innovantes.
Les entreprises de la « deep tech » feront aussi l’objet d’une bourse spécifique dont les contours seront précisés dans les mois à venir.
Le recrutement de profils adaptés n’est jamais aisé pour les startups, notamment en raison de l’inadéquation entre les compétences requises et les formations proposées par l’enseignement secondaire et supérieur français.
Pour palier à cela, le gouvernement a annoncé l’introduction d’une spécialité « numérique et sciences informatiques » dès 2019, ainsi qu’un plan de 10 000 formations courtes au numérique.
Cela résoudra notamment l’actuelle difficulté à recruter des développeurs sur le marché national.
Un indicateur boursier baptisé « next 40 » sera lancé à l’automne 2018, pour permettre une cotation des startups françaises les plus prometteuses.
Aussi, le gouvernement réfléchit à l’inclusion de startups dans les déplacements à l’étranger qu’il organise afin de valoriser leurs productions et leurs savoirs-faire.
Certains secteurs de la French Tech nécessitent des mesures spécifiques et très ciblées.
À ce titre, les fintechs bénéficieront d’un relèvement de 2,5€ à 8€ du seuil autorisé par projet pour accéder au financement participatif.
D’autres secteurs tels que les Edtechs (technologies au service de l’éducation) nécessitent encore de se structurer.
La Healthtech bénéficiera d’un élan majeur du Big data dans ce domaine avec un enrichissement du système national des données de santé grâce à la contribution des hôpitaux.
L’ensemble de ces propositions et mesures restent encore à débattre, et n’ont pas encore été soumises au Parlement. En tout état de cause, elles permettent de justifier d’un réel engouement pour les startups et assurent les entrepreneurs du soutien ferme du gouvernement pour favoriser leur succès.
Par la suite, il promet de rester attentif et à l’écoute des startuppers français pour modifier ou améliorer les dispositifs en fonction des besoins de chacun.