Une Société Européenne (SE) est une entreprise ayant l’autorisation d’exercer ses activités dans chaque pays de l’Union Européenne sous une forme juridique admise par tous les États.
Le statut de société européenne a vu le jour en 2004, après plusieurs dizaines d’années de négociations au sein des institutions européennes.
Il est issu du droit communautaire, et octroie des facilités aux entreprises leur permettant de limiter leurs coûts administratifs tout en leur offrant une structure juridique adaptée aux marchés de chacun des pays de l’Union Européenne.
Pourtant, aboutir à la création de ce statut ne fut pas simple : fallait-il harmoniser les droits nationaux ? Les mettre en concurrence ? Favoriser les législations les plus libérales pour convenir aux entreprises ?
Retour sur ce statut atypique, utilisé par un nombre croissant d’entreprises.
Une société européenne est souvent utilisée pour faciliter les fusions et les restructurations entre une ou plusieurs entreprises situées dans l’Union Européenne.
Elle peut donc opérer facilement sur tout le territoire en créant un réseau de succursales.
Plusieurs modes de constitution existent.
Il s’agit d’une condition sine qua non pour créer ce type de sociétés.
Vous avez le choix entre 4 possibilités :
Le fonctionnement d’une société européenne se rapproche de celui défini pour la société anonyme dans le droit français.
Chaque État membre est libre de déterminer le montant du capital minimum qu’il souhaite appliquer. La SE immatriculée en France est soumise aux dispositions relatives à la direction et à l’administration des SA. Seul le quorum des organes de direction et de surveillance y échappe.
De la même manière, la réunion des actionnaires se fait sous les mêmes règles qu’en société anonyme. Les rapports entre les actionnaires sont beaucoup plus libres et flexibles.
Elle peut être dirigée par un conseil d’administration en charge de la gestion et du contrôle de la société.
Sinon, il est possible de créer un conseil de surveillance chargé de contrôler la gestion de la direction générale.
Cependant, il n’existe pas de régime fiscal uniforme pour la SE.
La souveraineté fiscale des États a été respectée, c’est pourquoi la SE relève du même régime fiscal que n’importe quelle autre société anonyme. Elle est donc assujettie aux impôts et taxes de l’État membre dans lequel se trouvent ses activités, sans avantage fiscal particulier.
Cette règle s’applique à l’exception des SE fondées par voie de fusion, qui peuvent être imposées dans le pays où elles possèdent leur siège social.
La société européenne demeure un statut très spécifique malgré son usage relativement répandu.
Au quotidien, elle présente un intérêt pratique non négligeable. Cependant, l’absence de cadre fiscal harmonisé fait craindre un véritable dumping social entre les pays membres.